Le PMI manufacturier, un indicateur avancé de l’économie

PMI manufacturier

Les marchés l’attendent avec impatience : chaque début de mois est marqué par la publication du PMI manufacturier, indicateur avancé de la dynamique économique d’un pays. Cet indicateur donne la tendance de l’activité manufacturière, et constitue un signal d’expansion ou de contraction de l’économie.

Qu’est-ce que le PMI manufacturier ?

PMI signifie « Purchasing Manager’s Index », ou « Indice des acheteurs ». Le PMI manufacturier est un indice élaboré et publié chaque début mois par la société IHS Markit. Il a pour vocation de donner une indication sur la dynamique d’activité des entreprises du pays concerné.

Concrètement, la société en charge de son élaboration réalise des enquêtes auprès d’un panel d’environ 400 entreprises évoluant dans l’industrie manufacturière. Ce sont les directeurs des achats qui sont consultés, et contribuent ainsi à son élaboration. Chaque entreprise interrogée n’a pas le même « poids » dans le calcul de l’indice : une pondération est effectuée en fonction de plusieurs facteurs permettant de refléter sa contribution au PIB (effectifs, secteur d’activité, etc.).

L’indice est dit « composite », il prend en compte plusieurs dimensions dont chacune fait l’objet d’une pondération distincte. Chaque mois, les entreprises qui composent le panel sont amenées à se prononcer sur les axes suivants :

  • les nouvelles commandes (compte pour 30 % de l’indice) ;
  • la production (25%) ;
  • l’emploi (20%) ;
  • les délais de livraisons des fournisseurs (15%) ;
  • les stocks (10%).

Cet indice est très suivi par les marchés, et chaque publication du PMI manufacturier est systématiquement repris dans la presse économique. Vous pouvez en prendre connaissance en vous rendant à la source, via les communiqués de presse publiés sur le site de IHS Markit, qui vous donneront le niveau du PMI, ainsi qu’un commentaire qualitatif.

Comment lire et interpréter le PMI manufacturier ?

Le PMI manufacturier varie entre 0 et 100 :

  • Lorsqu’il est égal à 50 : cela signifie qu’il n’y a pas de changement par rapport au mois précédent.
  • Lorsqu’il est au-delà de 50 : on estime que l’on se trouve dans une période d’expansion du secteur manufacturier (c’est un signal positif).
  • En dessous de 50 : on parle alors de contraction.

En Europe, depuis 2000, le PMI manufacturier a touché des points hauts entre 60 et 65 au début des années 2000, et le plus bas entre 2008 et 2009 pendant la crise financière (entre 35 et 40).

L’indice PMI manufacturier étant calculé sur la base des réponses données par les entreprises participantes, si une grande majorité d’entre elles indiquent avoir peu voire moins de nouvelles commandes que d’habitude, qu’elles ont adaptées leur niveau de production en conséquence et réduit leurs stocks, cela ne constitue pas un signal encourageant…

A l’inverse, des entreprises débordées par de nouvelles commandes, et qui recrutent pour y faire face, constituent un signal positif pour l’activité économique.

Un exercice intéressant consiste à rapprocher l’indice PMI manufacturier français (en rouge sur le graphique ci-dessous) de de la croissance du PIB (en bleu), où l’on constate une corrélation significative :

PMI PIB

Dans la mesure où les entreprises sont interrogées plusieurs fois par an sur le niveau de leur activité, le PMI manufacturier constitue un indicateur avancé sur la santé de l’économie (la croissance effective du PIB étant constatée avec un décalage de plusieurs mois). De plus, interroger les entreprises sur leurs nouvelles commandes, et donner à cet axe une pondération plus forte dans le calcul de l’indicateur, confère à ce dernier un caractère prospectif.

Quels sont les autres indices PMI ?

Le PMI manufacturier n’est pas le seul indice calculé par IHS Markit. En effet, celui-ci se limite au secteur manufacturier.

Suivant la même logique, mais avec des panels d’entreprises différents, IHS Markit élabore et diffuse des enquêtes relatives :

  • au secteur des services ;
  • à l’économie globale ;
  • au secteur de la construction.

Florent Goossens