Panorama des actifs financiers

Produits financiers

Actions, obligations, OPC, futures, ETF… autant de termes pouvant s’avérer obscurs et difficiles à appréhender au premier abord, mais qui recouvrent des outils essentiels dans le fonctionnement des marchés financiers et de nos économies. Tour d’horizon des principaux produits financiers : quels sont-ils ? A quoi servent-ils ? Quels sont leurs spécificités ?

Les marchés financiers : lieu d’échange entre agents économiques

Pour bien appréhender les différents produits financiers, commençons avec un peu de théorie. Les marchés financiers remplissent de multiples fonctions, et permettent notamment de mettre en relation des agents économiques (vous, moi, une entreprise, un État, etc.) aux besoins différents, mais complémentaires :

  • d’un côté, ceux dits en situation de besoin en capitaux : entreprises, collectivités, états, etc. à la recherche de financements pour réaliser leurs projets,
  • et de l’autre, ceux disposant de capitaux excédentaires : épargnants, investisseurs institutionnels, etc. à la recherche de solutions permettant de placer et faire fructifier leurs capitaux non utilisés.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Prenons un exemple concret :

D’un côté, prenons l’État français. Afin de mettre en œuvre ses politiques publiques, ce dernier doit constituer un budget pour les financer. Même si celui-ci est principalement alimenté par les recettes fiscales, l’État peut se tourner vers les marchés afin de lever des fonds, via des émissions obligataires. L’idée est la suivante : en émettant une obligation, l’État perçoit les fonds des investisseurs qui y souscrivent. L’État s’engage à rembourser l’intégralité du capital à l’échéance, et à verser une rémunération à une fréquence déterminée.

De l’autre côté, nous avons François, 40 ans. Dans la perspective de sécuriser un capital en prévision de sa retraite, son conseiller financier l’oriente vers différents supports, dont des obligations d’État français. L’État, en situation immédiate de besoins en capitaux pour financer ses politiques publiques, va bénéficier des fonds de François, qui dispose de capitaux excédentaires et qui ne souhaite pas les mobiliser à moyen terme.

On a donc deux agents économiques (l’État, François), aux besoins différents (financement, épargne), qui vont chacun répondre aux besoins de l’autre via un produit financier (l’obligation) échangé sur un marché financier.

Les marchés permettent également de se couvrir contre des risques multiples, comme par exemple la variation des prix des matières premières, des taux d’intérêts, etc. Et c’est à travers un certain nombre de produits financiers que les différents acteurs de la vie économique vont être amenés à se rencontrer et répondre à leurs besoins respectifs.

Les actions et les obligations

Les actions et les obligations sont deux actifs que les agents économiques sont en mesure de mobiliser pour lever ou placer des capitaux. Ils constituent à la fois un moyen de lever des fonds pour les entreprises (actions et obligations), les états et les collectivités (obligations seulement), et un moyen de faire fructifier des capitaux pour les investisseurs (épargnants, etc.).

Ces actifs financiers étant au cœur de nombreux autres produits, nous vous proposons de les aborder plus longuement dans deux articles dédiés à leur principe, leur fonctionnement, et leurs facteurs de variation.

Les OPCVM (SICAV/FCP)

Les OPCVM (pour « organisme de placement collectif en valeurs mobilières ») correspondent à des sociétés agréées par l’AMF assurant la gestion de portefeuilles d’actifs financiers. Concrètement, ces sociétés construisent et gèrent au jour le jour des « panier » de valeurs (actions, obligations, etc.), et commercialisent des parts de ceux-ci. Selon la forme juridique de la société de gestion, on parle alors de SICAV ou de FCP.

En tant qu’épargnant, se constituer son propre portefeuille d’actifs peut s’avérer fastidieux. Cela nécessite d’acquérir des connaissances et d’investir du temps, pour identifier et suivre les valeurs sélectionnées, et prendre les décisions d’arbitrage appropriées. De plus, contrairement au marché actions, l’accès au marché obligataire peut s’avérer plus complexe à appréhender. Les OPCVM apportent une réponse à cette problématique en proposant aux investisseurs des parts de portefeuille déjà constitués et qui font l’objet d’une gestion quotidienne par des professionnels.

On distingue différentes natures d’OPCVM (monétaires, actions, obligations, etc.), qui se différencient par leur durée et leur composition. Celle-ci dépend des décisions des gérants de fonds, l’intérêt de cette classe d’actif étant de permettre une diversification de l’investissement dans une perspective d’atténuation du risque (diversification géographique, diversification des secteurs d’activités, diversification des supports, etc.) via une sélection étudiée et pondérée des sous-jacents concernées.

Cette classe d’actifs est sensible à plusieurs facteurs :

  • la fluctuation des actifs sous-jacents qui composent le portefeuille ;
  • le niveau des taux d’intérêts dans le cas des OPCVM obligataires ;
  • le taux de change : cela concerne tout actif financier détenu dans une devise étrangère : le rendement de celui-ci peut être plus ou moins érodé en fonction de l’évolution des taux de change

Les « pierre papier » (OPCI / SCPI)

Suivant la même logique que les OPCVM, les OPCI et SCPI possèdent une philosophie similaire, mais cette fois-ci en ayant pour sous-jacent des actifs immobiliers.

L’idée est la suivante : si on souhaite investir dans des biens immobiliers, on peut choisir d’acquérir des biens en direct (appartement, maison, etc.). Mais cette approche possède des limites : le ticket d’entrée peut être conséquent, et ainsi limiter les possibilités de diversification dans d’autres supports, voire dans d’autres biens immobiliers de natures différentes ou situées dans d’autres zones géographiques. Ainsi, comme pour les OPCVM, les pierre papier vont permettre d’acquérir des parts de « portefeuille d’actifs immobiliers » qui peuvent varier selon leur nature (immobilier résidentiel ou professionnel). Certains produits sont composés de biens présents dans des pays différents, pour une plus grande possibilité de diversification.

Les ETP

Les « Exchange Traded Products » sont des produits ayant pour vocation de répliquer la performance d’un sous-jacent (un indice, une classe d’actif, etc.).

On distingue différents types d’ETP :

  • Les ETF (Exchange Traded Funds) répliquent la performance d’un indice boursier (CAC 40, Dow Jones, etc) ou d’indices sectoriels.
  • Les ETC (Exchange Traded Commodities) sont basés sur le cours de matières premières (énergie, métaux précieux, etc.).
  • Les ETN (Exchange Traded Notes) sont des valeurs mobilières qui représentent une dette senior non subordonnée. Généralement émis par une banque, les ETN se rapprochent des obligations dans leur philosophie (mais il n’y a pas de versement de coupon).

Les devises

Très structurantes à la fois dans les échanges internationaux mais également dans la gestion d’un portefeuille de titres composé de valeurs cotées dans des monnaies différentes, les devises sont à appréhender comme une classe d’actifs à part entière.

Échangées sur le Forex, le prix des devises s’expriment à travers « les taux de change ».

Par exemple, EUR/USD 1,1201 signifie que 1 EUR vaut 1,1202 USD. Donc si je souhaite acheter 1 EUR, cela me coûtera 1,1201 USD. Inversement, pour acheter 1 USD, cela me coûtera 0,8799 EUR.

Les produits dérivés (ou contrats à terme)

Un produit dérivé est un contrat permettant la transaction future d’un sous-jacent, à une date et un prix donné. Plus concrètement, deux parties sont en présence : d’un côté, un acheteur, et de l’autre, un vendeur. Entre eux, un contrat, qui fixe pour un sous-jacent donné (devise, matière première, indice, taux, etc.), un prix et une date de règlement.

Ce type d’instrument financier a pour vocation de se couvrir contre les risques de fluctuation. Prenons un exemple concret :

Une entreprise française, QWERTY, importe des composants électroniques depuis l’Asie, et les transactions sont réglées en dollar. Ce dernier doit donc se procurer des dollars afin de régler son fournisseur. QWERTY doit donc prendre en compte le risque de change.

QWERTY passe une commande de 100 K USD tous les 3 mois pour s’approvisionner. En janvier, le taux de change EUR/USD est de 1,1201, notre client doit mobiliser 100 / 1.1202 soit 89 K EUR. Jusqu’ici tout va bien. Toutefois en avril, le dollar s’est apprécié, et EUR/USD cote désormais 1,1103. Notre client va donc devoir désormais mobiliser 90 K EUR.

Ne sachant pas comment la situation va évoluer, et afin de limiter ses pertes de change, la société QWERTY va souscrire un contrat à terme à échéance au 15 juillet, lui permettant d’acheter 100 K USD en fixant à l’avance le taux de change à 1,1109 par exemple. A l’échéance du contrat, la société achète ses USD à 1,1109, même si entre temps le dollar s’est encore apprécié.

L’Or

De tous les actifs évoqués dans cet article, c’est sans doute le plus facile à appréhender. Même s’il nous est familier, il doit être traité comme un actif à part entière. Valeur refuge par excellence, les investisseurs vont se tourner vers l’or lors de périodes d’incertitudes (crises politiques, anticipations de krachs boursiers, hyperinflation, etc.) car celui-ci représente un support d’investissement sûr et liquide. Et contrairement à la monnaie, la quantité d’or ne peut pas être augmentée, ce qui lui garantit une certaine stabilité.

Toutefois, contrairement aux actions, obligations et OPCVM qui sont logées sur des comptes titres, détenir de l’or génère un coût de stockage à prendre en compte.

Florent Goossens

Attention : si vous envisagez d’investir sur les marchés financiers, veillez à vous rapprocher de votre conseiller bancaire ou d’un professionnel financier qui sera en mesure de vous accompagner et vous orienter sur les bons supports, en fonction de votre profil investisseur et de vos objectifs d’investissement. Les informations qui suivent sont fournies à titre indicatif et ne constituent pas une incitation à investir, ou un conseil en investissement.