Le cours d’une action ou d’une obligation varie au gré de l’offre et de la demande sur les marchés financiers. Mais qu’est-ce qui va pousser un investisseur à acquérir un titre, renforcer sa position, l’alléger ou même s’en débarrasser totalement ? Et quels sont les risques associés ?
Derrière toute fluctuation : la décision de l’investisseur
Commençons par quelques fondamentaux :
- L’offre, caractérisée par les porteurs d’actions et/ou obligations, et la demande, caractérisée par des investisseurs souhaitant en acquérir, se confrontent pour aboutir à un prix.
- Par conséquent, si les investisseurs se désintéressent d’un titre et souhaitent s’en séparer massivement, l’abondance des titres proposés à la vente va tirer leur prix vers le bas.
- A l’inverse, une raréfaction de ces titres va faire monter les enchères et tirer leur prix vers le haut.
La question est alors de savoir : qu’est-ce qui va pousser un investisseur à acquérir un titre ou à s’en séparer ? Lorsqu’un investisseur décide d’investir sur un titre, c’est que ce dernier estime qu’il va en retirer un bénéfice futur (rendement, potentiel de plus-value à la revente, etc.). A l’inverse, s’il s’en sépare, c’est que ce dernier doute que le titre qu’il possède va continuer à servir sa stratégie.
Penchons-nous sur les paramètres susceptibles d’influencer les comportements des investisseurs et, par conséquent, la valeur des actions et des obligations.
Certains événements seront susceptibles de faire grimper sa valeur :
- Si une entreprise publie des résultats témoignant d’une bonne dynamique d’activité et de rentabilité, conforme aux objectifs qui avaient été présentés aux actionnaires, cela viendra porter la valeur du titre, car cela rassure sur la pérennité de la société et des possibilités de distribution de dividendes futures.
- L’annonce d’un nouveau produit innovant, de nouveaux partenariats, de nouveaux marchés, etc. vont également envoyer des signaux positifs de perspectives de développement business.
Tout comme la faire baisser :
- En effet, de mauvais résultats ou des résultats en dessous des attentes, des litiges avec les autorités ou des rappels de produits auprès des consommateurs, risquent d’assombrir le tableau et de faire douter les investisseurs. Un changement d’équipe dirigeante peut également laisser les marchés dans l’expectative.
- La fluctuation de la performance d’un partenaire industriel significatif peut également être de nature à déclencher un effet « ricochet » sur ses clients et fournisseurs. Les difficultés annoncés ou une réduction d’activité peuvent avoir des impacts sur ses partenaires (baisse des commandes, pression sur les prix, etc.), qui verront leurs titres respectifs impactés.
- Au-delà de mauvais résultats, une entreprise (ou un État) susceptible de faire défaut va constater un effet immédiat sur la valeur des obligations émises. En effet, compte tenu de l’augmentation du risque, les investisseurs vont exiger des rendements plus élevés, ce qui va tirer la valeur des obligations vers le bas, la valeur d’une obligation étant inversement corrélée à son rendement (cf. ci-dessous).
La dynamique du secteur d’activité de l’entreprise
La performance d’une entreprise à un instant T est une chose, mais la dynamique de son secteur d’activité en est une autre.
La perception par les investisseurs de l’état du secteur d’activité dans lequel évolue l’entreprise va bien entendu avoir un impact sur la valeur de ses titres. Les implications ne sont en effet pas les mêmes selon l’état du secteur d’activité :
- En phase de croissance : on peut s’attendre à une continuité dans la performance de l’entreprise (voire mieux) ;
- En phase de récession : si les débouchés se tarissent, la concurrence accrue et la pression sur les prix va venir détériorer la rentabilité.
L’annonce d’un rapprochement entre deux entreprises est également un facteur qui va attiser l’intérêt des investisseurs car l’acheteur, dans la perspective de prendre le contrôle d’une partie du capital de la société, sera amené à proposer un prix attractif.
L’environnement macroéconomique : le trio croissance, inflation, et taux d’intérêt
Le niveau des taux d’intérêt a un impact important sur la valeur des actions et obligations. Outil central de la politique monétaire des banques centrales, ces dernières utilisent un panel d’outils (taux directeurs, quantitative easing, etc.) afin de relancer la croissance et contenir l’inflation. L’enjeu étant que l’économie ne surchauffe pas… mais ne se refroidisse pas trop non plus.
Pour schématiser, lorsque la cible d’inflation (autour de 2 %) n’est pas atteinte et que l’économie ne montre pas de signe de surchauffe (croissance faible ou modérée), les banques centrales sont susceptibles de baisser les taux d’intérêt.
Un plus faible niveau de taux d’intérêt favorise la progression des valeurs actions, car la baisse des taux va avoir deux conséquences concrètes pour les entreprises :
- d’une part cela les incite à s’endetter et à mettre en œuvre des projets qui auraient pu être mis en suspens faute de liquidités ;
- d’autre part, cela réduit le coût de leur dette existante (les financements court terme étant indexés sur des taux variables, tout comme certains financements à long terme), et impacte favorablement leur rentabilité.
Dès lors que la croissance est repartie et que l’on atteint le niveau d’inflation souhaité, les banques centrales seront susceptibles de remonter les taux afin de réguler l’activité et d’éviter l’emballement :
- Les nouvelles obligations émises auront un rendement plus important. Toutefois, comme ces nouvelles obligations seront émises avec des coupons plus importants, la valeur des obligations existantes diminueront, les porteurs des anciennes obligations s’en séparant pour en acheter de nouvelles.
- La remontée des taux ne sera pas favorable aux actions : inquiétude sur le coût de la dette, choix des investisseurs de s’orienter vers des obligations, etc.
Le contexte géopolitique
Le contexte géopolitique est également à prendre en compte : la stabilité politique d’un état et sa bonne entente avec ses partenaires commerciaux sont gage de stabilité dans la conduite des affaires de l’entreprise.
Toute instabilité à ce niveau peut être de nature à compromettre son activité, sa performance, voire sa pérennité : limitations d’accès aux marchés occasionnant un manque à gagner, barrières douanières exerçant une pression sur les coûts, etc.
Quels sont les risques ?
Tout actif financier présente des risques, en particulier les actions :
- Les actions présentent plus de risques que les obligations car celles-ci sont plus volatiles : leur valeur est susceptible de varier plus fortement au gré de son actualité (réelle ou avérée).
- Ensuite, toutes les actions ne présentent pas le même risque : une société listée au CAC 40 (fleurons de l’industrie Française) et au Euronext Growth (marché à destination des PME/ETI) ne présentent pas le même profil de solvabilité.
- La liquidité est également fondamentale : le risque de variation d’un titre est une chose, le risque de ne pas être en mesure de s’en défaire faute de liquidité suffisante en est une autre.
Les obligations sont des supports moins risqués, en particulier celles émises par les Etats, mais le risque zéro n’existe pas. Tout comme une entreprise, un Etat peut faire défaut, et décider de ne pas rembourser les obligations, ou seulement partiellement.
Enfin, un risque concerne ces deux actifs : le risque de change. Il est présent si l’on détient une action ou une obligation dans une devise étrangère et que cette devise est fortement dévaluée.
Florent Goossens
Attention : si vous envisagez d’investir sur les marchés financiers, veillez à vous rapprocher de votre conseiller bancaire ou d’un professionnel financier qui sera en mesure de vous accompagner et vous orienter sur les bons supports, en fonction de votre profil investisseur et de vos objectifs d’investissement. Les informations qui suivent sont fournies à titre indicatif et ne constituent pas une incitation à investir, ou un conseil en investissement.